Grèce

Radio Voyageurs : 100% Grèce

Radio Voyageurs : 100% Grèce

Avec Ingrid Wicke, spécialiste de la Grèce à Voyageurs du Monde, Michel-Yves Labbé, fondateur de Départ Demain, Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde et par téléphone depuis Athènes, Yorgos Archimandritis, écrivain et producteur.

 

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Les coups de coeur des invités

Aujourd’hui, Valérie Expert emmène ses auditeurs dans une Grèce loin des clichés et des touristes et commence par demander à ses invités de révéler leur “Grèce à eux”. Pour Jean-François Rial, “ce sont les vues plongeantes sur la mer étonnamment bleue”, et un endroit dont il est totalement fan : La Canée en Crète.” Il parle même de choc émotionnel en découvrant l’endroit : “Ce n’est pas si courant quand on voyage beaucoup !”. Il mentionne également l’île de Spetses et son hôtel Poséïdon qui, selon lui, est un voyage à lui seul.

Michel-Yves Labbé a des goût plus classiques en classant le Parthénon à la tête de ses endroits préférés. “A chaque fois que je vais à Athènes, ça me fait quelque chose, c’est un phare de notre civilisation. C’était là qu’Aristote enseignait, vous vous imaginez tous ces gens qui sont passés à cet endroit-là, cette humanité et ces humanismes…”, plaide-t-il avec passion

Pour Ingrid Wicke, la question est difficile, “ la Grèce, c’est multiple, varié : on peut faire 10 voyages en Grèce et ce seront 10 voyages différents. Mais mon coeur bat vraiment pour la Grèce continentale, notamment la région du Pélion. En faisant un petit crochet vers l’est, où justement on a cette vue plongeante sur le golfe du Pélion, il y a un petit village qui s’appelle Makrinitsa. On est à 700 m d’altitude, on voit le nord de l’Ile d’Eubé, toutes les montagnes de la Grèce centrale jusqu’aux Iles de Sporades”. Ingrid Wicke se laisse emporter par son récit auquel Michel-Yves Labbé ajoute que c’est d’ailleurs à cet endroit que fut tournée la comédie Mama Mia.

 

Combiner balnéaire et sites archéologiques

Valérie Expert réoriente ses invités sur les demandes des clients de Voyageurs du Monde. “En tête du palamarès arrivent les Cyclades et les îles les plus connues, la Crète, la Grèce continentale avec bien sûr le Péloponnèse et ses grands sites antiques et byzantins”, répond Ingrid Wicke. Elle évoque aussi la Grèce centrale et la Grèce du nord : “toute cette Grèce aux influences ottomanes avec des villes comme Ioannina, la porte d’entrée des gorges de Vikos, les plus profondes d’Europe. Là, on a un parc naturel splendide, avec des petits villages de pierre, c’est très authentique et préservé. Et si vous montez vers le nord, on est dans une atmosphère des Balkans”. Les descriptions d’Ingrid Wicke font rêver Jean-François Rial qui en profite pour conseiller la visite de la tombe de Philippe de Macédoine, “ une tomble sublime que personne ne va jamais voir”.

Ioannina

Il enchaîne sur la possibilité en Grèce de pouvoir combiner le côté balnéaire et la visite de sites archéologiques : “Je me souviens qu’il y a 10 des ans, les gens allaient seulement aux Cyclades et quelques éclairés sur les sites antiques, aujourd’hui, il y a de plus en plus de gens qui visitent la Grèce continentale, les îles d’influence vénitienne, turque ou vont vers le Mont Athos”. Il ajoute que les demandes des clients sont de plus en plus variées, qu’ils ont compris qu’il ne fallait pas s’agglutiner à Mykonos ou Santorin vu le champ des possibles !

 

Le tourisme en Grèce : évolution et renouveau

Michel-Yves Labbé revient encore plus loin en arrière et se souvient des premiers pas du tourisme en Grèce : “Au début dans les années 70, on vendait des cargaisons de circuits Péloponnèse, Delphes et pour les plus téméraires, on allait jusqu’aux Météores. Puis il y a eu les premiers clubs, rustiques : des paillottes dans la pinède. Et en 1982, les premiers charters pour la Crète changent la donne du tourisme en Grèce”. Il poursuit avec l’arrivée de la Grèce dans l’Union Européenne et l’ouverture de petits aéroports sur certaines îles avec pour conséquence le développement du tourisme îlien.

Monastère - Amorgos

Des infrastructures, les invités de Valérie Expert passent à l’hôtellerie qui depuis quelques années est en plein renouveau. “La Grèce a longtemps vécu sur ses acquis en terme d’hôtellerie et là, depuis quelques années, on constate un investissement pour ouvrir de très belles adresses. Notamment dans l’Epire et même en Crète, avec aussi un investissement écologique”, explique Ingrid Wick qui n’hésite pas à révéler quelques adresses de goût comme le “rustique-chic” domaine de Kinsterna dans le Péloponnèse, une ancienne ferme du 19ème siècle, qui produit sa propre huile d’olive. Elle mentionne également le Tainaron Blue Hotel, trois suites dans une ancienne tour de guêt, sur la péninsule du Magne dans le sud du Péloponnèse.

Michel-Yves Labbé revient sur la Crète et les îles où l’hôtellerie avait quelque peu vieilli depuis les années 80 avant de se réinventer il y a quelques années. Ingrid Wicke, elle, insiste sur le fait que l’on peut découvrir l’île de différentes manières : “Dans l’arrière-pays par exemple à 10 ou 15 km de la mer, on a des petites adresses dans l’esprit de l’agritourisme comme d’anciens pressoirs à huile, avec différents niveaux de conforts. Il y a un vrai contact avec les locaux qui aiment beaucoup parler de leur île comme dans l’arrière-pays de Rethymnon, un petit hôtel repris par un architecte, avec une quinzaine de suites. Vous êtes au calme et vous profitez de tout ce que la Grèce a de meilleur”. Quant à l’autre côté de l’île, Jean-François Rial s’émerveille de “trucs de dingues, du Santorin en plus haut de gamme, avec des piscines à débordement et des vues sur la mer en permanence”. Michel-Yves Labbé en profite pour revenir sur l’aspect budget et suggère à ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir des hôtels de dingues d’opter pour un bel établissement avec piscine et plage “dans la zone un bettonnée de l’île, de louer une voiture, de partir vers l’intérieur des terres, et là vous êtes Zorba !”

 

Athènes, l’incontournable

Mais tous les chemins de la Grèce passent par Athènes et tous les invités de Valérie Expert s’accordent à dire qu’il faut s’y arrêter plusieurs jours. Valérie Expert a Yorgos Archimandritis au téléphone et l’encourage à parler de son “Athènes à lui”, de ce qu’il conseille à tout voyageur. Il commence par “ la promenade indispensable à faire : autour de l’Acropole, à la Plaka, un quartier vraiment typique d’Athènes, des années 50 et 60 car il garde cette couleur très nostalgique. Il faut bien sûr monter sur la colline voir le Parthénon, les Caryatides et le nouveau musée de l’Acropole qui existe depuis 6 ou 7 ans”. Michel-Yves Labbé en profite pour plaisanter : “Et vous allez emmener Valérie faire la promenade Peripatos ?”. Les rires fusent car c’est du nom de ce sentier que vient le mot péripatétitienne…

Valérie Expert recadre les conversations sur Athènes la culturelle, “où, selon Yorgos Archimandritis, malgré - ou à cause de - la crise, il y a un foisonnement de mouvements artistiques, de lieux culturels qui ouvrent. On a le nouvel opéra et la nouvelle bibliothèque nationale. C’est un centre culturel énorme qui a été conçu par l’architecte italien Renzo Piano, une oeuvre qui a coûté à la Fondation Niarchos 650 millions d’euros !” Il conseille également de visiter le musée archéologique national, le musée d’art cycladique sans oublier le nouveau musée d’art moderne qui vient d’ouvrir ses portes, et le festival d’Athènes qui dure de fin mai à août.

Ingrid Wicke confirme : “Athènes est toujours une ville en pleines ébullition et évolution. C’est aussi une ville très moderne. Vous avez des tas de quartiers branchés qui se développent comme Gazi, cette friche industrielle, qui est maintenant un lieu très vivant. Il y a aussi beaucoup de créateurs avec les galeries d’art de Kolonaki”. Elle est passionnée par l’histoire contemporaine d’Athènes et conseille une demi-journée organisée avec Voyageurs du Monde entre les mains d’un historien grec, Anayotis Grigoriou, qui propose une balade passionnante dans des quartiers peu touristiques comme Exarcheia, le quartier des contestataires, et montre l’aspect contemporain de ville des Balkans. On apprend aussi que Voyageurs du Monde offre l’option Like a Local, à la découverte notammanent des ruelles qui se situent derrière le marché central, truffées de petits restaurants où on mange très bien. Michel-Yves Labbé est un fan : “C’est génial ces petits restaurants, on va dans la cuisine, on choisit ses poissons, et même la façon dont on va les manger !”

Pourtant Athènes rime aussi avec crise et inquiétude. Valérie Expert interroge Yorgos Archimandritis sur l’atmosphère qui règne en ville. Il raconte : “L’ambiance est apaisée. Tout est calme mais on est toujours en crise. Quant aux réfugiés, on ne les voit pas à Athènes mais sur quelques îles”. Jean-François Rial s’inquiète des Athéniens, de leur quotidien, et Yorgos Archimandritis développe : “C’est assez compliqué. Il y a une caractéristique du peuple grec : ils absorbent leurs problèmes et ils apprennent à vivre avec sans trop s’agiter, se révolter. Il y a beaucoup de difficultés c’est vrai. et celui qui vient à Athènes, il ne voit pas cette souffrance, elle est intériorisée. Il y a des quartiers très vivants qui se développent où il y a beaucoup de bars, de boîtes, de restos, de magasins et d’autres quartiers où les établissement ferment”.

Ingrid Wicke parle aussi d’Athènes comme une ville tournée vers la mer et précise que l’on peut tout à fait visiter Athènes tout en logeant au sud de la ville sur la riviera athénienne. Michel-Yves Labbé surenchérit : “Il y a de très beaux hôtels à une vingtaine de minutes de la ville,  la mer est très propre. Athènes est une destination balnéaire et les gens ne le savent pas !”

 

Les îles méconnues

A propos de balnéaire, la conversation repart dans les îles et Valérie Expert encourage ses invités à dévoiler les plus belles et les plus méconnues. Jean-François Rial en profite pour faire un peu de géographie, il définit quatre zones d’îles : celles du nord, celles d’influence turque du Dodécanèse, les Cyclades et les îles éoliennes. “Je reconnais leurs styles en fonction des toits des maisons, il y a vraiment des architectures différentes”, dit-il avant d’enchaîner avec un précieux conseil : “Il faut vraiment être malin quand on voyage en Grèce et ne pas y aller en même temps que tout le monde et au même endroit. Par exemple, on peut très bien aller aux Cyclades en mai quand il n’y a personne”.

Il préconise aussi les îles difficiles d’accès : “Plus le voyage sera long, mieux ce sera, moins il y aura de touristes !”. Ingrid Wicke enchaîne sur des destinations : “ Dans les Cyclades, Andros et son très beau musée d’art moderne - la Fondation Goulandris - , Tinos, Sifnos, Amorgos, dans le Dodécanèse, ou encore l’île de Patmos peu fréquentée car difficile d’accès”. Sur l’archipel des îles Eoliennes, elle recommande Paxos au sud de Corfou, “un petit caillou splendide aux eaux translucides”.

Pourtant, Michel-Yves Labbé ne partage pas tout à fait la théorie de Jean-François Rial selon laquelle, plus c’est loin, moins il y a de monde : “A Andros, vous avez un super petit hôtel avec très peu de chambres, des petits cottages de pierre et là, il n’y a jamais personne, y compris au mois d’août. Et Andros, c’est juste à côté d’Athènes ! Jean-François Rial acquiesce : “Oui, il y a des îles, comme Egine ou Hydra, proches d’Athènes, qui sont sublimes et seulement fréquentées par des Grecs”. Cette combinaison Athènes-îles qui donne à Michel-Yves Labbé de divulguer le contenu de sa carte postale.

 

La carte postale de Michel-Yves Labbé : Athènes au frais !

Au lieu d’aller dans les îles, Michel-Yves Labbé incite à s’arrêter à Athènes. Il commence sa carte postale “en tordant le cou” à quelques idées reçues : “Athènes polluée ? Il n’y a plus de voitures diesel depuis 30 ans, la circulation alternée y est quotidienne et avec la crise, elle a diminué. La ville sent bien moins le pot d’échappement que Paris”, revèle-t-il. Quant à une Athènes poussièreuse, il assure que depuis qu’il s’agit d’une capitale européenne, elle a beaucoup changé. Après s’être attaqué à la pollution, il s’en prend à la chaleur et démontre qu’à Athènes, en été, on peut passer une journée au frais tout en faisant plein de choses : les stations de métro, comme les rames sont climatisées, les musées aussi. Ainsi, il conseille vivement d’aller admirer les bronzes de Zeus et Poséïdon au musée national puis de se détendre à la très agréable cafétaria du musée d’art cycladique. Pour le Parthénon, il conseille une visite le matin car le chemin de l’entrée est à l’ombre. Ouf ! Puis, il suggère le splendide musée de l’acropole, également climatisé. Pour le déjeuner, il assure qu’il fera frais dans les quartiers de la Plaka ou de Psiri, notamment sur la place de la tour des vents, “la bien nommée”, précise-t-il. La balade se poursuit au Pyrée sur les hauteurs de la ville, où l’on trouve de grandes pâtisseries, dans des jardins sous d’immenses arbres : “Vous voyez les bateaux qui partent vers les îles et le soir, vous êtes encore frais pour aller au théâtre Dyonisos sur les pentes de l’Acropole pour assister à un spectacle accompagné d’une douce brise, voire même du meltem - le mistral local - qui nécessite une petite laine !” Il propose aussi une autre option : prendre le tramway jusqu’à Vouliagmeni pour dîner au bord de l’eau et aller danser au Bouzouki, “tel Zorba l’homme libre par excellence ! Crise oblige, on casse moins les assiettes aux pieds de la chanteuse ou du chanteur. Mais Raki, Ouzo et Résiné aidant, l’ambiance est toujours aussi belle que du temps du héros de Katzanzakis et la musique de Theodorakis ou de Hatzidakis est toujours aussi envoûtante !”

Quant aux hôtels où dormir pour vivre Athènes “au frais”, Michel-Yves Labbé conseille l’hôtel AthensWas, boutique hôtel design près de l’Acropole, avec un roof top au frais et une vue magnifique sur le Parthénon, ou à l’hôtel Fresh - il ne pouvait pas faire autrement ! - à deux pas de la place Omonia, avec un roof top et une vue tout aussi spectaculaires.