Nouvelle-Calédonie

Des jungles et des lagons

Des jungles et des lagons

Bleu, bleu, bleu. Inspirer, respirer, lâcher prise. Nager. Une brasse, deux brasses, toute pensée parasite oubliée, déposée au fond de l’eau, diluée dans le bleu, abolie dans la lumière. Le stress ?... Qu’est-ce que c’est ?

 

Des jungles, des lagons

Ile des pins, tout près du paradis. Réveillés par la caresse insistante d’un rayon de soleil. Blanc du sable, turquoise du lagon, bleu du ciel. Des litchis fraichement cueillis. Une pirogue, deux coups de rames, le lagon, les tortues géantes et les oiseaux de mer. Piscine naturelle de la baie d’Oro. Un masque, un tuba, plouf ! … c’est un aquarium : patates de corail et poisons en pagaille, des poissons-clowns et des poissons-anges. Une sieste douce, et quand le sable devient trop chaud : à l’eau ! Plonger, s’allonger sur le sable, plonger, s’allonger sur le sable, plonger – la journée passe. Coucher de soleil sur la baie de Kuto, le sable comme du talc, et les enfants de la tribu voisine qui jouent dans l’eau en attendant le retour des pêcheurs.

Cascade de Kokingone Poindimie Grande Terre Nouvelle-Calédonie

ARc en Ciel Voyages

Un coup d’ailes jusqu’à Lifou, escale ancienne des marchands de santal et des baleiniers. Marie-Jeanne nous guide à travers les plantations de vanille qui fleurissent derrière ses jardins (hibiscus, bougainvilliers, éclats rouges des flamboyants) – la liane-orchidée enroule ses gousses vertes sur les troncs des grands pins, non loin des caféiers. Alors, quel plaisir, au sortir de la plantation, de boire un café-vanille dans le jardin de Marie-Jeanne, devant la case, à l’ombre d’un banian (le must du locavore, non ?). La chaleur annihile toute volonté, alors, pourquoi bouger ? Un manguier perd un fruit trop mûr, qui tombe sur l’herbe grasse, un chien aboie au loin – tout va bien.

L’île d’Ouvéa, c’est un atoll jonché d’une constellation d’îlots et de bancs de sable, joliment appelés « les Pléiades ». L’île d’Ouvéa, c’est une plage. Un long, très long ruban de sable blanc, entre turquoise du lagon et vert de la cocoteraie. Une seule route, qui traverse l’île du nord au sud, en longeant la plage, le lagon. La mer, le sable, les cocotiers, l’horizon, le monde entier scintillent sous le soleil. Un bungalow face à l’océan. Plongée sur le récif, corail de toutes les couleurs, nuages de poissons-papillons.

L'îlot Casy Région Grand Sud Nouvelle-Calédonie

Arc en Ciel Voyages

Vol de coucou pour Maré. Dès l’aérodrome, le ton est donné : chaleur dense, foule de Mélanésiens portant glacières pour tout bagage. Sur la route, les forêts de santal succèdent aux vergers d’avocatiers, les cases rondes et les petites chapelles blanches s’égrainent à flanc de montagne. On quitte le bitume – la route « coltarée » disent les Calédoniens – pour un chemin terreux mangé par les grandes fougères. Touffeur, épaisseur acre de l’air, et une forêt si dense qu’on a le sentiment d’être les premiers à s’y aventurer – araucarias et palmiers, orchidées et lichens. Le chant aigu d’un cajou. Cascades et trous d’eau. Fraicheur de la baignade. Faim. De retour sur la plage, un dîner de poisson, ignames et taros arrosés de lait de coco, et cuits sur les cendres dans des feuilles de bananiers – ça s’appelle du bougna, c’est le plat national, et c’est trop bon ! 

 

Des Kanaks, des Caldoches

Grande Terre, côte ouest, de Nouméa à Poum, c’est la brousse, une terre d’élevage. Immenses plaines d’herbes sèches, savane de niaoulis, pâturages bordés de clôtures, grands cheptels – vaches, moutons, chèvres. Les Caldoches, chemise à carreaux et chapeaux de cow-boy, parcourent leurs terres à cheval pour regrouper leurs troupeaux : on dirait l’Australie. Et comme pour accentuer cette impression, ici on emploie des termes anglo-saxons : la ferme est un ranch, le domaine d’élevage est une station, le fermier est un stockman. C’est un autre Far West, avec toujours, la mer, le lagon.

Yaté, 80 kilomètres à l’est de Nouméa. Aujourd’hui, c’est la fête des ignames. Le saviez-vous ? En pays Kanak, le tubercule est sacré, il symbolise la fidélité aux ancêtres et l’attachement à la terre « l’igname naît des entrailles de la terre comme l’enfant naît des entrailles de sa mère ». La fête des ignames célèbre l’igname nouvelle, et avec elle, la nouvelle année. Nous offrons paréo et cigarettes au chef de tribu, un géant à la barbe blanche. Les ignames, après avoir été bénis à l’église, sont disposées au sol, puis distribués à chacun des clans. Les femmes sont vêtues d’amples robes multicolores et coiffées de turbans, les enfants courent au milieu des poules et des chèvres. Un plat d’ignames servi dans des paniers de feuilles de cocotier : un festin partagé dans la « maison commune », assis en tailleur sur de grandes nattes tressées. Et la fête se poursuit, chants et danses, au rythme du bambou frappé sur des grands tonneaux.