Palestine

City Guides : Hebron, Naplouse, Bathléem, Jericho, Jenine, Ramallah

City Guides : Hebron, Naplouse, Bathléem, Jericho, Jenine, Ramallah

Hébron

 
Hébron est la ville des origines : Adam et Eve se seraient installés sur le site après avoir été chassés de l’Eden. C’est là que, selon la tradition, sont enterrés Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca, Jacob et Léa. Le tombeau des patriarches est vénéré par les juifs, les chrétiens et les musulmans, d’où l’hospitalité et le sens de l’accueil en cette ville, site de pèlerinage majeur. Etape sur la route des épices qui relie l’Arabie à la Méditerranée, Hébron a toujours été prospère : à la fin du XVIII° siècle, la ville est l’un des pôles commerciaux les plus importants de Palestine. Ses habitants ont encore aujourd’hui pour réputation d’être des entrepreneurs et commerçants d’exception. Aujourd’hui, la particularité de la ville est d’être séparée en deux secteurs, l’un sous contrôle de l’administration palestinienne, l’autre sous contrôle israélien, ville palestinienne et colonie mêlées, mais avec des zones séparées pour chacune des communautés.


Les bonnes raisons d’aimer Hébron

Admirer les cerfs-volants, losanges de baguettes de bois et de papiers huilés colorés, que les enfants font voler sur les toits des maisons,  visiter le quartier juif de Hébron avec un habitant de la colonie voisine de Kiriat Arba , arpenter les ruelles du souk, avec ses étals de marchandises diverses, keffiehs, cuirs et peaux, verre soufflé, visiter le tombeau des Patriarches, côté mosquée et côté synagogue.

L’Association d’Echanges Culturels Hébron-France

L’association a été fondée en 1997 par des Français résidents à Hébron, dans le but de développer la francophonie, de promouvoir les échanges et le dialogue interculturel, ainsi que la découverte du patrimoine. Elle offre des débouchés professionnels à de jeunes femmes d’Hébron, en les formant à accompagner les voyageurs dans des visites guidées de la ville en français. Elles pourront vous guider dans une visite de la vieille casbah rénovée ; dans une promenade à travers le souk, qui à lui seul, par la diversité des marchandises qui y sont vendues, justifie une visite de la ville,  et chez les fameux artisans de verre soufflé et de céramique. Cette visite peut aussi être l’occasion de comprendre l’imbrication des colonies au sein de la ville.

 

Bethléem

Ville de naissance du Christ, Bethléem est l’un des premiers sites de pèlerinage chrétien. De minarets en clochers, la ville affiche sa diversité religieuse : si une importante minorité chrétienne, de diverses confessions - catholiques, grecs orthodoxes, arméniens, luthériens, ou syriaques - y vit toujours, elle est aujourd’hui essentiellement peuplée de musulmans. La majorité a basculé avec l’installation des réfugiés après 1948, et l’exil aux Etats-Unis et en Amérique latine de nombreuses familles chrétiennes. Bethléem est néanmoins l’un des sites de pèlerinage les plus importants en Terre sainte. Les pèlerins affluent du monde entier pour visiter la basilique de la Nativité, érigée en 323 par Constantin, sur la grotte décrite comme le lieu de naissance de Jésus dans les Evangiles. La Nativité est gérée par les différentes églises chrétiennes. Malgré la législation datant de 1852, qui régit horaires des messes, parcours des processions, et quantité d’encens que chacune des congrégations est autorisée à brûler, moines franciscains, curés grecs orthodoxes, prêtres arméniens se disputent jalousement les dalles de marbre à nettoyer ! Assistez à la relève d’une congrégation à l’autre, et à la danse des balais qui s’en suit !

Le camp de réfugiés de Dheisheh

En 1948, les villageois d’une cinquantaine de villages de la région de Jérusalem se réfugient à Bethléem. Ils sont accueillis par la Croix Rouge. l’UNRWA créée en 1949, assure depuis la gestion du camp. Aujourd’hui le camp est peuplé de 13000 habitants sur une superficie de moins d’un kilomètre carré. Dix centres culturels, un taux de scolarité très élevé, une parité homme / femme dans la vie sociale et politique : le camp de Dheisheh est un lieu de vie dynamique, bien loin des idées reçues. Nous vous proposons de le visiter en compagnie d’un de ses habitants.

Street art sur le mur Le mur de Séparation qui encercle la ville de Bethléem et y déroule des zigzags, est devenu en quelques années le plus vaste écriteau du monde. A la suite des jeunes de la ville qui, durant la première Intifada, avaient apposé leurs messages politiques sur le mur, des artistes palestiniens puis internationaux l’ont utilisé comme support de leurs messages de protestation. JR, Banksy, Blu, Miss Van, Ernest Pignon Ernest, les grands noms du Street Art ont tous travaillé sur le mur, y exprimant leurs messages avec chacun son regard singulier. Des dessins de colombes portant des gilets pare-balle, un triptyque de photographies réunissant un cheikh, un prêtre et un rabbin, des tags représentant des jeunes femmes palestiniennes fouillant un soldat israélien, des portraits photographiques de Palestiniens et d’Israéliens exerçant le même métier, une affiche sur laquelle se découpe la silhouette du poète Mahmoud Darwish :  des centaines de tags, graffs, graffitis et affiches s’exposent sur le mur de béton. 


Les bonnes raisons d’aimer Bethléem

Tôt le matin, arpenter la rue Paul VI le nez en l’air pour apprécier la variété des façades des maisons traditionnelles, admirer les santons en céramique fabriqués par les petites sœurs de Jésus, et l’atelier Giacaman d’objets en bois d’olivier dans la rue de la grotte du lait, assister à un mariage orthodoxe ou catholique à la Nativité.  
 


Vivre à Bethléem

La population de Bethléem, polyglotte, est réputée pour son hospitalité traditionnelle liée à la réception de pèlerins. Par sa taille humaine, Bethleem vous offre la possibilité de vivre dans une ville palestinienne, d’en connaitre les communautés religieuses, d’être à proximité de camps de réfugiés, de comprendre le mur mais aussi d’explorer les villages sur la route d’Hébron ou les monastères et palais du désert. Vivre à Bethléem peut aussi passer par une retraite chez les Carmélites.

 

Jéricho 

Après les paysages lunaires du désert de Judée Jéricho l’oasis apparaît comme un jardin extraordinaire. Dans la Bible, elle est « la cité des palmiers », son nom signifie « le parfum » : son climat subtropical et les nombreuses sources d’eau qui l’environnent permettent la culture de la vigne, des citronniers, des orangers, des figuiers. Ses maisons basses à toit plat s’alignent sur de larges avenues aux trottoirs de sable, bordées de palmiers et de flamboyants. La plus ancienne ville du monde - les archéologues ont mis à jour des traces de peuplement datant de 9000 ans avant Jésus-Christ - est aussi la plus basse, avec une altitude de – 240 mètres. Son climat doux et son altitude en font un site privilégié pour les villégiatures hivernales à l’ambiance apaisante, plébiscité non sans raison par les notables de Jérusalem et Bethléem.

Les bonnes raisons d’aimer Jéricho 

Déguster des mezzécuisinés à partir de légumes du jardin, admirer le vieux casino abandonné, vestige d’une époque d’avant l’Intifada où tout Israël venait passer le week-end à Jéricho, assister à la récolte des dattes, ou à celle des oranges, se balader à vélo dans la ville. A voir à fairePas loin  Au Mont de la Tentation, un monastère du XIIe siècle marque l’emplacement où le diable aurait éprouvé Jésus. Vous pouvez en faire l’ascension en téléphérique. Depuis le téléphérique, on peut aussi admirer Tell es-Sultan. L’Arbre de Zachée passe pour avoir servi de promontoire à Zachée, le collecteur d’impôts, lors du passage de Jésus. Allez admirer les vestiges du Palais d’Hisham, pavillon de chasse omeyyade aux remarquables reliefs sculptés, et aux thermes et pavements en mosaïque.


Plus loin

Les amateurs de balades et de spiritualité seront séduits par le désert de Judée, succession de collines de sable et de cailloux aux tons fauves sur lesquelles danse l’ombre de quelques nuages. Ce paysage d’une extrême aridité accueille les dômes blanchis de Nabi Musa, un complexe érigé par le sultan mamelouk Baïbars sur ce que la tradition musulmane tient pour être la tombe du prophète Moïse.La route qui relie Jérusalem et Jéricho croise aussi une vallée alluviale : le Wadi Qelt. Ce profond canyon constitue le théâtre de délicieuses balades entre cascades, aqueducs et monastères. Parmi ceux-ci, le monastère St-Georges de Koziba se fond dans la falaise. Jéricho annonce aussi les paysages de la mer Morte et la plage n’est plus très loin…  
Où dormir ?Intercontinental Jéricho De tous côtés, une vue imprenable sur l’oasis, le  mont de la Tentation, le désert de Judée et la Jordanie à l’horizon. Une adresse moderne appréciée pour alterner visites et détente dans de grandes piscines, le hammam ou le bassin d’eau de la mer Morte. 

 

Jénine

Du Freedom Theater au Cinéma Jénine, ici, les initiatives culturelles à destination du jeune public sont nombreuses, et ont la particularité d’impliquer les jeunes de la ville dans le processus de création artistique. Et ce qui frappe à Jénine, c’est bien  la vitalité et le dynamisme de sa jeune génération, avide d’échanges avec le monde extérieur, et déterminée à s’inventer des lendemains heureux. Pour mieux renouer avec le sens étymologique du nom de la ville, Jénine : le paradis…


Allez au cinéma à Jénine

Après plus de 20 ans d’écran noir, le Cinéma Jénine,  fermé avec le déclenchement de la première Intifada, a réouvert ses portes en  août 2010. A l’origine de cette renaissance, la volonté du cinéaste allemand Marcus Vetterde diffuser son documentaire Heart of Jénine en Palestine, dépourvue de salles de cinéma. Heart of Jénine  fait le portrait de Ismael, dont le fils a été tué à l’âge de 11 ans par un soldat israélien. Ahmed a fait le don des organes de son fils, et a ainsi contribué à sauver la vie de six enfants israéliens. Depuis 2008, une équipe enthousiaste de jeunes Palestiniens et de volontaires internationaux, travaille au projet de rénovation, avec le soutien d’investisseurs publics et privés allemands. Roger Waters, chanteur des Pink Floyd a également appuyé l’initiative en finançant l’équipement technique. Cinéma Jénine, qui comporte aujourd’hui une salle de 350 places et un espace de diffusion en plein air de 1000 places, a pour vocation de devenir un centre culturel d’envergure, abritant maison de production et école de cinéma. L’ouverture du cinéma – l’une des seuls de Cisjordanie -  est d’ores et déjà un  signe fort d’apaisement dans une ville qui a longtemps été  au cœur du conflit. 



Naplouse

 
Naplouse, encaissée dans un étroit défilé entre les monts Ebal et Gerizim, est, avec ses 135 000 habitants, la plus peuplée des cités de Cisjordanie.  Elle abrite la plus majestueuse des vieilles villes. Surnommée la « petite Damas », labyrinthique dédale de ruelles pavées et de passages dérobés à flanc de collines, la casbah est vivante et affairée. Elle offre au visiteur un splendide patrimoine architectural : les vestiges romains, croisés, byzantins, côtoient de majestueux palais édifiés par les Syriens, dont les grands porches en décrochement protègent des regards les espaces intérieurs. Mais la vieille ville de Naplouse n’est pas un musée ! Industrieuse et commerçante, elle bruisse de l’animation laborieuse de ses habitants : dans leurs échoppes ouvertes sur la rue s’affairent cordonniers, menuisiers, et barbiers accueillant leurs clients dans des vieux fauteuils en moleskine. Les étals colorés des primeurs et des marchands d’encens et d’épices - cumin, cannelle, qui évoquent les grandes routes caravanières – succèdent aux cafés bondés d’où s’échappent les effluves des narguilés.


Les bonnes raisons d’aimer Naplouse

Déguster un knaffeh, dessert célèbre dans toute la Palestine, visiter un atelier de fabrication de bonbons – les billes de sucre coloré, rose, vert, bleu, émerveilleront les petits et les grands, Faire une partie de shish bish, le backgammon palestinien, acheter du savon dans une fabrique artisanale : à Naplouse, au cœur de cette région d’oliveraies, on produit du savon depuis plus de mille ans !

 

Ramallah

Décrite par le New-York Times comme la nouvelle destination touristique, dépeinte par ses habitants comme l’une des villes les plus libérales du Moyen-Orient, Ramallah est, de la même façon que Tel-Aviv en Israël, une « bulle » en Palestine.Oubliez vos représentations sur la Palestine et sur Ramallah. Ville cosmopolite, abritant les institutions gouvernementales palestiniennes et les ONG internationales, Ramallah est un centre urbain incontournable ! Fondée au XVIème siècle par des chrétiens, elle est peuplée aujourd’hui par des Palestiniens de la diaspora revenus après les accords d’Oslo, et par les employés américains et européens des ONG. Cette population hétéroclite imprime à la ville une énergie singulière. Si elle compte moins de sites historiques que Jéricho ou Bethléem, sa scène artistique est foisonnante, sa vie culturelle intense. Laïque et libérale, elle est le principal pôle de loisirs de Cisjordanie, pour le plus grand plaisir de l’intelligentsia palestinienne avide de divertissements : expositions d’art contemporain, festivals de cinéma, représentations théâtrales, ... Le jeudi soir, les bars sont fréquentés par une foule joyeuse et hétérogène, de Palestiniens chrétiens et musulmans, hommes et femmes émancipés, et d’expatriés. La ville s’égaie au son de la musique live et des performances des DJ’s, les noctambules dansent tard dans la nuit en buvant des Taybeh, bière palestinienne produite non loin de là, dans le village du même nom. Ramallah est aussi une ville en plein essor : la nouvelle bulle du Proche-Orient vit un boom économique sans précédent. Quelques tours de plus de 100 mètres de haut sont en construction, donnant à la ville des airs de quartiers d’affaires à l’européenne. Dernier chantier en vue : la tour Palestine, 23 étages – un gratte-ciel à l’échelle de la Cisjordanie ! - un cinéma multiplexe, une salle de réception panoramique, et à son sommet un restaurant rotatif, fin des travaux prévue à l’été 2012.


Les bonnes raisons d’aimer Ramallah

Visiter une exposition d’art moderne au centre culturel Khalil Sakakini; boire une bière au Snow Bar, dans un inattendu décor en plein air : canapés dépareillés, piste de dance, écran géant, piscine au milieu des sapins, déguster une glace chez Rukab’s Icecream (si réputé que la rue principale, où il est situé, est appelée Rukab’street par les Ramallawis !), visiter le mausolée de Yasser Arafat dans l’enceinte de la Mouqata’a, fumer un narguilé dans un café de la rue el-Quds, assister à une performance d’art contemporain dans un bar branché,visiterl’église croisée de El-Bireh.


Zoom

Radio Nisaa, à l’écoute des femmes palestiniennes Sur 96.0 FM, Nisreen Awwad, animatrice de la matinale, interroge une auditrice sur sa position de femme dans la diaspora palestinienne. L’anecdote peut paraître banale, c’est pourtant une petite révolution « socio-radiophonique » qui envahit les ondes de Ramallah et de l’ensemble de la Palestine. Radio Nisaa est en effet la première radio palestinienne consacrée aux femmes. Discussions, actualités, interviews et programmes musicaux sont élaborés par une équipe à majorité féminine qui travaille ainsi à informer, divertir et aider les Palestiniennes à s’émanciper. Loin d’être exclu, le public masculin est invité à tendre l’oreille et écouter ce que leurs moitiés (les femmes représentent 50% de la population palestinienne) ont à dire. Diffusé sur la bande FM et sur Internet (www.nissa.net) depuis juin 2010, l’initiative a vu le jour grâce à la fondation Smiling Children, qui encourage l’éducation des femmes dans divers pays (Maroc, Afghanistan, Israël, Territoires palestiniens) et les aide à trouver leur place dans des environnements socioprofessionnels fondamentalement masculins.