Prise en main de la voiture de location et installation pour deux nuits dans une vieille maison du centre historique. Haute façade de pierre blanche patinée, grandes baies cintrées, longues rampes en fer forgé. Et une indispensable cour, où l’on échappe au tohu-bohu des rues, où l’on prend le petit déjeuner, où l’on papote. Dedans, des volumes superbes, habilement mis à profit. Des couloirs, des recoins, des plafonds peints, des planchers. Et un chez soi auquel la pierre, le bois et des tons chamois donnent une élégance confortable. Objets et mobilier vintage ajoutant une petite touche de nostalgie. Souhaitez-vous prendre un repas sur place ? On vous le fait préparer par l’un des meilleurs restaurants du quartier. La cuisine de Gaziantep est fameuse, toute la Turquie reconnaît l’excellence de son yuvarlama ou de son baklava.
En option - Gaziantep like a friend.
Au programme - À la découverte de Gaziantep. En compagnie d’un guide privé, vous prenez la mesure d’une affaire engagée au cours de la période hellénistique sous le nom d’Antioche du Taurus. Au centre de la cité, la forteresse illustre de toute la puissance de ses murs médiévaux la très ancienne vocation du site. Parmi d’autres, les mosquées Boyaci Camii et Alaüddevle jalonnent l’histoire musulmane locale. Place forte, religieuse et aussi bien sûr commerciale : Zincirli Bedesten est le bazar aux denrées ; Bakircilar Çarsisi celui de la dinanderie. La ville avait – elle a encore – ses artisans et un arrière-pays agricole pour l’alimenter. Et puis, il a le musée de Zeugma, vieille urbs de Commagène. Le plus important ensemble de mosaïques hellénistiques et romaines au monde. On mesure là ce qu’est un grand art, par la virtuosité des réalisations, la prégnance des thèmes et la diffusion géographique. Vous n’êtes pas près d’oublier la Gitane, Océan et Thétis, Zeus et Europe. L’art de la mosaïque fut plus durablement que les légions le signe d’une pax romana.
Ensuite, en solo, on peut aussi visiter la carrière de Yesemek, au sud-ouest de Gaziantep. Les Hittites y extrayaient du basalte, qu’ils sculptaient sur place. Et cet antique work in progress est une mine d’informations sur la ronde-bosse ou le bas-relief très antiques. Un lieu troublant par l’inachèvement définitif de ce que l’on y trouve.
Route pour Sanliurfa, dans la plaine du Daïsan. Installation pour deux nuits dans la ville ancienne. Une église arménienne et son presbytère ont fourni ses murs à votre hôtel. Beau legs, qui donne beaucoup d’allure à l’extérieur comme à l’intérieur. Celui-ci est un jeu de voûtes, d’arches, d’escaliers, de niches. Le bois sombre contraste avec la pierre claire. Les tapis font le sol propice. Dans un tel contexte, il ne fallait pas en faire trop. Ainsi, votre chambre est-elle sobre et confortable. Une atmosphère sereine qui vous laisse vraiment relax. Et puis encore la cour, espace commun où le stress inhérent à la vie s’évapore.
Le soir, pourquoi ne pas flâner en ville ? Jusqu’au Balikligöl, bassin résulté de la confrontation du roi Nemrod et d’Abraham. Selon certaines légendes, le feu et le bois destinés par le despote à consumer le prophète ont été changés respectivement en eau et en carpes, miracle hydraulique récompensant la foi monothéiste d’Abraham. Non loin, les venelles marchandes du Kapali Çarsi sont pleines de pittoresque. Au milieu du bazar, le caravansérail Gümrük Hani est le domaine du thé, des cartes et des dominos. De la détente après le business.
Au programme - Les plus vieux temples du monde. Au nord-est de Sanliurfa, Göbekli Tepe est un site archéologique majeur. Datant du début du Néolithique, cet ensemble monumental, que distinguent des piliers de pierre sculptés en forme de T, est un témoin capital des évolutions sociales, mentales et religieuses qui ont conduit à la domestication et à la vie sédentaire. Les questions que pose le site sont loin d’avoir reçu toutes les réponses souhaitées, mais c’est un lieu-source. On retrouve ensuite des pièces de Göbleki Tepe au musée de Sanliurfa. Parmi d’autres : chalcolithiques, assyriennes, babyloniennes, hittites notamment. L’Homme d'Urfa est la plus ancienne statue anthropomorphe grandeur nature connue. La mosaïque d’Orphée fait un beau complément aux œuvres de Zeugma. Et il y aura encore la citadelle d’Urfa et la mosquée ottomane Rizvaniye, qui jouxte le Balikligöl. Un guide privé vous accompagne toute la journée.
Ensuite, le très renommé kebab d’Urfa s’impose. La viande est relevée d’un piment du cru assez doux et de graines de pavot.
Route pour Nemrut Dagi. Nuit en vue de la montagne, dans un hôtel moderne et convenable. Les chambres sont simples ; elles répondent sans chichis aux besoins des voyageurs. Ainsi fait aussi le restaurant : cuisine turque de tous les jours. La piscine extérieure permet de se délasser.
Au sommet du mont se trouve le grand tumulus du roi arménien de Commagène, Antiochos 1er. Ce modeste monarque du 1er siècle avant notre ère prenait sa divinisation au sérieux : le Nemrut Dagi devint le lieu du culte royal (dont une sorte de mode d’emploi est gravé dans la pierre). Il fut dressé sur deux terrasses les statues colossales, assises sur des trônes, des dieux principaux et d’Antiochos, dont tout un dispositif sculpté justifie par ailleurs la présence parmi ces éminences divines. Aujourd’hui, elles sont en partie reconstituées. Les têtes cependant demeurent sur le sol. Ce site est fantastique à tous les sens du terme. Par ses proportions, la profusion d’objets et ces chefs singuliers dressant leurs deux mètres au pied des degrés de façon tragique et incongrue. On ne manque pas d’aller voir ça de près.
Route pour Mardin. Installation pour deux nuits dans un établissement de la vieille ville, l’ancienne maison du Peuple, construite dans les années 30. L’édifice est solide et de belle pierre. Laquelle marque l’atmosphère. Les parties communes en jettent. Les chambres sont plus sobres, mais opulentes. Un peu partout, plafonds peints et planchers installent un glamour spécial. Très plaisant. Au restaurant, cuisine turque et kurde, préparée par des brigades qui connaissent leur métier et le cookbook. Lorsque le temps le permet, les tables sont dressées dehors. De la grande terrasse sur le toit, on regarde, d’un côté et en haut, la citadelle, de l’autre et en bas, la Mésopotamie. La position-clé de Mardin est évidente.
Au programme - Mardin et Mor Gabriel. Un guide privé vous entraîne à la découverte de la vieille ville. Elle se déploie sur une forte pente, entre une crête rocheuse et les basses terres mésopotamiennes. Des minarets s’y élèvent un peu partout. Le mur nord et le minbar de bois de la grande mosquée sont les derniers témoins de son origine turcomane, au XIIe siècle. Mardin était alors un centre important d’architecture islamique. Le külliye Emineddin est de même époque. La médersa Sultan Isa, du XIVe siècle. Mor Behnam est un bel exemple d’architecture syriaque. L’église a été fondée au VIe siècle et abrite des reliques de saint Behnam, prince assyrien martyrisé deux siècles plus tôt avec quarante autres néophytes. Quant à la citadelle, elle occupe la hauteur depuis le Xe siècle. Ses origines sont légendaires ; son actualité est une station radar. À l’est de Mardin, Saint Gabriel, fondé au IVe siècle, est le plus ancien monastère syriaque en activité continue. La sereine beauté de ses édifices de pierre tait une histoire tourmentée.
Route pour l’aéroport et restitution de la voiture. Vol retour.
