Bush camps et safaris privilégiés - La Zambie révélée

Installation pour deux nuits au bord du Zambèze. Au pied des bungalows, le fleuve glisse doucement vers le tumulte des Victoria Falls, 25 kilomètres en aval. L’architecture s’est faite la plus légère possible, privilégiant matériaux et ventilation naturels, espaces fluides. Ceci sans que la qualité de l’accueil et le confort des installations en soient le moins du monde diminués. Les chambres sont très bien équipées ; décorées dans un esprit safari moderne. L’artisanat zambien a toute sa part dans le bel aspect et l’agrément des lieux. L’intégration au contexte produit un effet très plaisant d’harmonie. Au restaurant, le parti pris green qui commande au fonctionnement de la maison se prolonge de savoureuse façon. Le potager bio fournit des légumes frais. Le reste des ingrédients étant sévèrement sélectionné. Avec cela, le chef fait une cuisine pleine de pimpant et de saveurs. Carnée ou végétarienne, selon les désirs exprimés. Des bouteilles d’eau de source réutilisables sont à la disposition des hôtes dans tout le lodge. Une piscine extérieure pour se tremper et nager les attend dans le jardin.

Les activités quotidiennes se répartissent selon deux axes principaux : le Zambèze et les chevaux. On peut aussi considérer comme une option pleine et entière de se la couler douce. Ne rien faire au bord du Zambèze, c’est quand même quelque chose ! Enfin, l’équitation est une composante importante de l’esprit du lodge. On monte quel que soit son niveau : les chevaux font preuve de patience à l’égard des cavaliers novices. Et les instructeurs savent rassurer tout le monde. Les sorties varient en fonction des capacités de l’escadron. Dans tous les cas, en selle, on a un regard autre sur la nature africaine. Le fleuve invite a des sorties diurnes ou nocturnes. Ses bords et ses îles sont habités par une faune complète, notamment ailée. Les mammifères viennent y boire aux petites heures. On en surprend de très beaux le nez dans ce grand abreuvoir. En poursuivant au sud-est, on rejoint Livingstone et les chutes Victoria. L’un des plus étourdissants spectacles que la nature africaine offre au voyageur. En une journée, on peut aller à Chobe National Park. Ou on peut encore se mettre dans les pas d’un ranger, pour un safari pédestre au rhinocéros blanc dans Mosi-oa-Tunya National Park. Les choix sont multiple et s'adaptent à vos envies.

Vol pour le Lower Zambezi National Park. Installation pour deux nuits au bord de l’eau, sous le couvert d’un bois d’acacias. On vit sous la tente : simple et confortable. Le matériel est léger mais d’excellente qualité. La literie notamment. On est là à touche-touche avec la nature. C’est une expérience pour tous les sens. 100% safari. La douche se prend avec un bon vieux seau de toile. Des écrans végétaux assurent l’intimité de chacun. Des zones ombragées protègent des heures les plus éblouissantes. On peut aussi se retirer dans le lounge, propice aux boissons fraîches et aux longues conversations. Les repas sont servis dans la tente mess. Ils sont d’une qualité qui étonne dans ce coin isolé. Et une table bien dressée dans le bush est toujours source d’une satisfaction intense. Le soir, on se réunit autour du feu de camp ; sensations rustiques et apaisantes entretenues par les flammes et les étincelles.

L’emplacement est très favorable au canoë et à la randonnée pédestre. Néanmoins, les sorties d’observation en véhicule aménagé encadrent les journées. Elles sont menées par des rangers qui connaissent admirablement le terrain et ne vous laissent jamais bredouille de sensations. L’abondance d’eau dans le secteur du camp est gage d’apparitions nombreuses et spectaculaires. Les éléphants se rencontrent régulièrement. De nombreuses antilopes - cobe à croissant, guib du Cap, bubale de Lichtenstein, impala, etc. - permettent au lion et au léopard de se nourrir convenablement. Le second plus furtif que le premier. Les hippopotames et les crocodiles que l’on croise sur le fleuve font passer un petit frisson d’excitation et d’inquiétude dans les canoës. Le buffle du Cap est vraiment un costaud. Les martins-pêcheurs enchantent les berges : pie, géant, du Sénégal, huppé ou à tête brune. Descendant en pente modérée de l’escarpement du Zambèze, le parc montre un profil assez régulier où alternent miombo et savane à mopane. L’Unesco a porté au patrimoine mondial cette formation tout à fait caractéristique.

Vol pour le South Luangwa National Park. Installation pour deux nuits dans un petit camp retiré au sud du parc. Quelques rondavelles, avec plateforme particulière et salle d’eau à ciel ouvert, font l’essentiel du domaine. Néanmoins, le confort est mieux que nominal. L’aménagement du logement lui confère un vrai charme bush. Les repas sont pris eux aussi sous un toit de chaume. Le mess et le bar n’ayant pas de cloisons qui les en séparent, on reste, fourchette ou verre à la main, en contact direct avec la nature. Cuisine du jour. Electricité solaire pour la lumière indispensable (si des bougies ne peuvent faire l’affaire) et les batteries, l’eau chaude. Pas de wifi. Vous êtes là pour une expérience qu’on pourrait appeler élémentaire, mais qui est surtout cohérente : la nature est un contexte global, dont on ne s’absente pas en appuyant sur la touche on d’un smartphone ou d’une tablette.

Ici encore, les sorties d’observation rythment les journées. A pied ou en véhicule aménagé. Le camp dispose même d’un tout-terrain photo. Des rangers retaillés mènent les opérations. Le long de la Luangwa River, de petites plaines inondées sont le rendez-vous des hippopotames ; on peut y voir s’agiter leurs oreilles parmi les plantes aquatiques. La concentration de faune dans tout le secteur protégé est exceptionnelle, même aux standards africains. Les sous-espèces régionales donnent une tonalité propre aux étendues du parc. Ainsi la girafe de Thornicroft, dont les formes sculpturales doublent celles des arbres dont elle se nourrit. Ou le zèbre de Crawshay, que sa robe voue aux effets graphiques. Par leur masse, les éléphants, les troupeaux de gnous ou de buffles du Cap occupent le terrain, lui donnent ponctuellement un aspect mouvant. Ainsi, morphologie, faune, flore, le tout est-il plus dynamique qu’on l’imagine peut-être ; sans évoquer ce que la lumière, dans son déploiement et sa résorption quotidiens, apporte de variations chromatiques.