Aventure en Ouganda - Sur les traces des primates

Prise de contact avec le chauffeur-guide et route pour Kibale. Les paysages de plaines et de cultures ponctués de villages défilent à travers les fenêtres du 4x4. Parvenus à l’orée du parc national de Kibale, installation pour une nuit dans un lodge paisible cerné de verdure. Les quelques cottages sont spacieux, décorés avec goût et sobriété, et s’ouvrent sur une terrasse privée qui autorise de belles vues sur la nature environnante. Les mouvements perceptibles dans la canopée s’observent avec émotion à l’idée des aventures à venir. Les singes sont la grande attraction du parc : l’endémique mangabey d’Ouganda dresse fièrement la queue ; le cercopithèque de l'Hœst semble porter moustaches et favoris ; et le colobe rouge cendré, un couvre-chef. Dans ce petit monde acrobatique, les chimpanzés sont rois. La faune de Kibale est toutefois loin de se réduire aux primates : les amateurs de grognons, par exemple, peuvent également y rencontrer les cousins phacochères, potamochères et hylochères.

Au programme – A la rencontre des chimpanzés. Le ranger ouvre la marche : sa connaissance intime du terrain et de ses habitants lui permet de localiser les primates vedettes des lieux au cœur de ce labyrinthe de végétation qui constitue leur habitat naturel. « Come, quiet, look… » Les chimpanzés sont là ; ils vivent leur journée sans se soucier des visiteurs tant que ceux-ci restent discrets. On les regarde se nourrir, jouer, se chamailler, s’épouiller, buller. Bref, vivre, tout simplement. L’émoi est palpable tandis que l’on contemple ce primate qui ressemble tant à l’Homme (95% de gènes communs).
Route pour le Queen Elizabeth Park. Installation pour deux nuits sur les rives du canal de Kazinga. Les bungalows font honneur au savoir-faire ougandais : construits sur le modèle des bandas (l’habitat traditionnel), ils sont constitués de matériaux locaux et couronnées d’un toit de chaume. A l’intérieur, le lit trône, prêt à accueillir les visiteurs au retour de leurs aventures – qui ne s’arrêtent pourtant pas là : il n’est pas rare, depuis sa terrasse, d’assister au passage d’un noble éléphant en balade, ou de distinguer l’écho caractéristique des hippopotames qui s’ébattent là dehors.

Au programme – Croisière sur le canal de Kazinga. Ce canal d’une trentaine de kilomètres se charge, au cœur du parc national Queen Elizabeth, de faire le lien entre George et Edouard – deux des grands lacs d’Afrique. On embarque avec un guide pour une sortie d’observation des gros amphibies : hippopotames et crocodiles du Nil. Ce sont les plus impressionnants, par leur masse, individuelle et collective. Toutefois, les berges attirent bien d’autres espèces. Des oiseaux, notamment. Pélicans, cormorans, jabirus, tantales, martins-pêcheurs, marabouts, pygargues vocifères trouvent ici une nourriture abondante. Le petit bateau à faible tirant d’eau peut approcher très près des rives.

Au programme – Une matinée de safari, en privé. Celui-ci commence tôt, et en compagnie d’un ranger du parc, pour se donner les meilleures chances d’observer de grands animaux actifs : buffles du Cap, éléphants, lions. Le cob de Buffon et la grue royale sont des emblèmes nationaux, ici en chair et en os. Les paysages, marqués par une ancienne activité volcanique - nous sommes sur la frange occidentale du Grand Rift - sont époustouflants et les milieux variés : savane arbustive, savane arborée, forêt d’acacias, marécage et prairie humide. Le 4x4 permet d’en profiter largement.
Route pour Bwindi – « impénétrable » en dialecte lukiga. On parvient néanmoins à s’y introduire, et quelle récompense à l’arrivée ! Installation pour deux nuits sur les rives du lac Mutanda. Eau gris bleu, îlots chevelus, cônes volcaniques : la vue que l’on a de son chalet sur pilotis est idyllique. Brumeuse à l’aube, cuivrée, puis azurée, le soir, elle invite à une contemplation sereine (que facilite la terrasse particulière). Les boiseries des chambres – confortables et bien équipées – répondent à celles de la salle à manger. Plus loin, dans le jardin, les fleurs apportent de vibrants éclats de couleur à ce tableau onirique. Au ras de l’eau, de longues pirogues monoxyles passent sans bruit. Un lieu empreint d’une quiétude cérémonieuse qui prépare bien à la rencontre tant attendue du lendemain…

Au programme – Rencontre avec les gorilles des montagnes. En compagnie d’un ranger, départ à la rencontre du plus fameux des hôtes de ces bois : le gorille de montagne. Les 450 individus qui peuplent la forêt impénétrable de Bwindi, répartis en une quinzaine de familles, représentent la moitié de la population mondiale de l’espèce. Toutefois, avant de pouvoir approcher ces géants végétariens, encore faut-il les trouver. On arpente la forêt tropicale vieille de plus de 25 000 ans en petit groupe. Soudain, votre guide arbore un visage triomphant : dans la clairière, des formes noires se détachent. L’échange de regard est saisissant. On identifie rapidement le mâle dominant, à sa carrure et son dos argenté. Le reste de la famille – le nombre de membres varie entre 10 et 40 – évolue tantôt tranquillement, tantôt bruyamment. A l’instar de leurs lointains cousins Homo sapiens, donc. Bien que les primates approchés soient habitués à la présence humaine, on reste à bonne distance, respectueux et – il faut le dire – largement intimidés.

Route pour le Lake Mburo National Park. Installation pour une nuit à la lisière du parc. Inspirés de l’architecture traditionnelle, les bâtiments au toit de chaume, édifiés sur le granit d’un kopje, ne dénaturent en rien le site. Ils sont de bois, de pierre et de toile, aussi peu fermés que possible. Ouverts à l’air ; ouverts sur un splendide paysage de collines et de savane ; ouverts pour l’observation des animaux qui viennent au trou d’eau proche : buffles, élands, impalas, phacochères, etc. En fait, chambre, salle à manger, infinity pool : tout invite à regarder autour de soi. Et l’on se prête bien volontiers à l’exercice.
Au programme – Safari de nuit, en privé. Le soleil disparu à l’horizon, c’est une nouvelle tranche de vie qui commence. Les animaux nocturnes sortent à pas feutrés de leur terriers, nids et tanières. Un éclair blanc trahit la présence d’une mangouste à queue blanche ; la genette commune progresse à vive allure dans les branchages. Le cochon de brousse, quant à lui, scanne nerveusement les alentours. Il s’agit de l’heure de prédilection du léopard pour chasser. Si son pelage fauve moucheté de rosettes est perceptible, c’est qu’il l’a décidé, et qu’il est déjà trop tard. Les hyènes tachetées ne sont en général pas bien loin. Les acteurs de cette représentation connaissent leur rôle : la pièce se joue chaque soir. En tant que spectateur, on l’observe sans intervenir, naturellement.