Nuit à bord, arrivée le lendemain.
Atterrissage à Naha, capitale de la préfecture d'Okinawa, titulaire d'un héritage éclectique au croisement des cultures ryukyuanne (1429-1879), japonaise (depuis 1879) et américaine (1945-1972). Dans l'entrebâillement des portes, quelques mots de dialecte local et notes de sanshin disent tout l'attachement des doyens aux spécificités de ce coin de pays. Dehors, des jeunes trottent le long de l'effervescente rue commerçante, Kokusai Dori, en quête de goya champuru et d'Okinawa soba.
Trajet vers le centre-ville et installation pour la nuit à deux pas de Kokusai Dori, justement. Sortie de terre il y a peu, cette adresse branchée rivalise avec les gratte-ciels. Derrière l'imposante façade, les intérieurs, impeccables, répondent à une esthétique moderne. La palette de couleurs pioche abondamment dans le bleu, une association astucieuse avec un bois omniprésent. Considérant que l'on se trouve au Japon, la taille des chambres impressionne (la plus modeste mesure 45 m²). Les espaces communs ? À l'abri derrière de grandes baies vitrées, une piscine permet de faire quelques longueurs avant de partir se détendre dans le bain à remous extérieur ou au sauna avec vue sur la ville. Parmi les trois restaurants, l'un est spécialisé dans le shabu-shabu (fondue) et l'autre dans le teppanyaki. De quoi se plonger d'emblée dans la marmite locale.
Ville la plus peuplée d'Okinawa Honto, Naha assume le rôle de porte d'entrée de l'archipel, son aéroport la connectant à tout le Japon. Hybride, comme désormais nombre de villes japonaises, elle associe des sites aux poids culturel et historique forts à d'incontestables attributs de modernité.
Au programme le matin - Naha dans les pas d'un local. Rien de tel qu'un local, francophone de surcroît, pour vous initier aux do et don't d'une destination. Renseigné sur vos centres d'intérêt, votre accompagnateur – désigné "ambassadeur touristique d'Okinawa 2025" – ouvre la marche. Flâner dans le quartier des céramistes, au cœur du marché Makishi, goûter à la crème glacée au sel ou acquérir umi-budo (raisin de mer), beni imo (patate douce violette) et shikuwasa (agrume proche du citron vert) pour une cure de jouvence en bonne et due forme : c'est selon. La sortie est également l'occasion de glaner de précieux conseils pour la suite de l'aventure.
Prise en main de la voiture de location et route vers le nord, direction Okuma Beach. Bénéficier de son propre véhicule permet de s'autoriser quelques haltes en chemin. Cela tombe bien : l'itinéraire en compte de sympathiques. Yomitan, tout d'abord, avec ses célèbres poteries et son air vivifiant de bord de mer. Et puis le Fukugi-namiki-dori de Bise, long chemin bordé de quelque 20 000 arbres fukugi. Non loin de là s'élève Kouri-jima, petit morceau de terre accessible via un pont de deux kilomètres, connu comme l'île de l'Amour.
À l'arrivée, installation pour deux nuits face au sable. Le resort – version japonaise – a volontiers troqué la zone effervescente de l'île pour cet emplacement tranquille, près de l'eau. C'est donc avant tout une retraite que l'on vient chercher ici, aux confins septentrionaux d'Okinawa Honto. Sur place, le programme alterne entre baignade et longues pauses repas. Et dans ces deux domaines, on ne manque pas de choix.
Au programme - Matinée randonnée et kayak, en privé. Par la terre et par la mer : voici la meilleure manière d'aborder les membres de l'archipel. En particulier le nord de l'île principale, agréablement sauvage. Après une marche immersive aux côtés du guide, il s'agit de se glisser dans le kayak et d'empoigner la pagaie pour prendre le large. Depuis l'eau, la vue sur la côte est épatante. On en profite allègrement, multipliant à loisir les pauses, l'embarcation devenant un véritable promontoire flottant.
Également prévu - Snorkeling en privé. Après avoir sondé la surface, il s'agit d'aller plus en profondeur. Un chouïa en tous cas. Débarrassé de toute la logistique qu'implique la plongée, le snorkeling est simple, accessible. Cerise sur le gâteau : votre accompagnateur connaît les spots où foisonne la vie marine et vous y escorte prestement. Poissons bigarrés, patates de corail : le show sous-marin est à la hauteur des attentes des spectateurs ébahis.
Une côte, deux ambiances : route pour votre seconde adresse d'Okinawa Honto, à une dizaine de minutes seulement. Installation pour deux nuits à cheval entre le parc de Yanbaru et le front de mer. Le concept, original, est bien pensé : un guide local (singulièrement appelé "sherpa") prend en charge les voyageurs curieux de découvrir le vrai visage de la localité. Pour ce faire, il les escorte à travers les sites qui forment l'essence de la communauté. Il pointe du doigt ce qu'ils auraient sinon manqué ; il raconte, il explique – avec patience et passion, toujours. Le quartier général ? Quatre jolies maisons individuelles, blotties dans des hameaux distincts. Certaines en bois, d'autres en béton ; un seul étage à chaque fois. À l'intérieur, une décoration moderne, minimaliste, avec d'évidentes touches locales.
Au programme - Rencontre avec le sherpa et tour du village. Premier contact avec votre interlocuteur privilégié. L'échange se fait facilement et, enthousiasme contagieux aidant, vous partez sans attendre pour une petite tournée de la localité. L'occasion de poser les questions qui vous brûlent les lèvres et de réaliser avec (une agréable) surprise que, même après quelques jours dans ce coin d'île, vous n'en avez pas percé les secrets, loin de là.
Pour le dîner, c'est vous qui donnez le tempo. La virée dans le village vous a mis en appétit d'expériences locales ? Le sherpa est à même de recommander quelques tables du coin et d'y effectuer une réservation. En quête de quiétude ? Il se charge de livrer le repas directement à votre porte.
Au programme - La matinée est bercée des douces effluves d'un petit déjeuner local (et donc salé). Le tout dans le confort de votre foyer : le sherpa s'active directement aux fourneaux. Le riz est préparé fraîchement sur place, la soupe miso également. Une salve de petits plats s'ensuit. Chacun vous est expliqué par le menu. Puis, petite pause relaxation avec une tasse de thé fumante avant de filer pour une randonnée guidée dans la forêt de Yanbaru. L'éclat de la canopée, le bruissement des feuilles mêlé au chant des oiseaux : la promenade en appelle à tous les sens. On en ressort considérablement énergisé. En soirée, barbecue dans le jardin de la villa. Les ingrédients – légumes cueillis dans les potagers voisins et viande locale – sont livrés in situ par... le sherpa, évidemment.
Route retour vers l'aéroport d'Okinawa, restitution de la voiture de location et vol pour Miyako-jima, île principale de l'ensemble Miyako. À l'arrivée, prise en charge de votre nouveau véhicule de location et installation pour deux nuits dans les terres. Nichées entre les champs de canne à sucre, de petites maisons traditionnelles coiffées de tuiles orangées s'élèvent. L'environnement apparaît calme et ressourçant avec, pour voisins, le jardin botanique et les allées de banyan tree. Dehors, les fruits du dragon s'amoncellent quand, à l'intérieur, une douce odeur de bois se dégage. Au nombre de neuf, les logis sont réservés individuellement. De taille généreuse, chacun dispose d'un espace salon sur tatami, de chambre, kitchenette… et d'un grand confort. La salle d'eau est prolongée par un petit bain extérieur dans lequel on apprécie se glisser pour admirer le spectacle des étoiles. Le sentiment qui prédomine : celui d'être "à la maison". Le service en plus ! Aimable et prévenant, le personnel répond toujours présent, qu'il s'agisse de préparer le matériel pour un barbecue dans le jardin, de réserver un massage ou une table locale.
Miyako-jima est l'élément central de la famille Miyako, constituée de cinq autres morceaux de terre, dont l'un accessible uniquement par bateau. Leur point commun ? Un physique flatteur avec des eaux qui oscillent du céruléen au turquoise et de longues plages de grains resplendissants figurant au palmarès des plus belles du Japon. Paradis pour les amateurs de kayak ou de snorkeling, l'île est aussi le théâtre de rencontres avec tortues et poissons tropicaux. Un royaume qui s’explore aisément en liberté, filant à travers vergers, champs de canne à sucre et mangrove. Votre voiture de location vous permet de vous rendre où bon vous semble et à votre rythme, d'aller de plage en plage et même de changer d'île, d'impressionnants ponts reliant certains îlots entre eux.
À voir, à vivre - Buller sur la plage de Yonaha Maehama et, sous l'eau, à Aragusuku Beach ; défier le large depuis le phare de Higashi Hennazaki ; se régaler d'un soba gugaku et de tempuras à tomber.
Immanquable - La plage de Toguchi no Hama. Considérée comme l'un des plus beaux rubans de sable du pays, Toguchi no Hama est une carte postale qui prend vie. Reliée à Miyako-jima par un impressionnant pont panoramique, elle se rejoint en une petite demi-heure de voiture. À l'arrivée, le panorama est un régal pour les yeux : une mer aux cinquante nuances de bleu empiète sur un sable ondoyant, presque interminable. La verdure qui s'élève sur la dune rampe progressivement jusqu'à la plage, incapable elle non plus de résister à son attrait.
Route vers l'aéroport, restitution du véhicule de location et vol pour Ishigaki-jima. Plus fréquentée que certaines voisines, l'île n'en demeure pas moins un petit paradis enveloppé d'eau émeraude et de plages blanches dont on profite sans modération. À l'atterrissage, votre dernier véhicule de location vous attend. Installation pour trois nuits à une dizaine de minutes du centre d'Ishigaki City, face à l'eau. L'horizon bleu s'étire, imperturbable, au bout du jardin. Lorsque le soleil vient s'y éteindre en fin de journée, on est, depuis le logement, aux premières loges du spectacle. L'espace extérieur est large et plusieurs recoins y sont aménagés. On ne manque pas d'options pour s'asseoir ou même s'allonger, des hamacs colorés s'étirant entre les arbres. Le soir, quelques loupiottes s'allument tandis que les convives profitent d'un joyeux barbecue. Au petit matin également, il est possible de savourer son repas dans cet espace convivial. Sur la terrasse, dans le jardin, sur la plage – grâce au service de paniers repas, les possibilités sont illimitées.
Dans la famille de l'archipel de Sakishima, je voudrais les îles Yaeyama. Et parmi elles, Ishigaki, entité insulaire de 222 km². Notons qu’elle est la plus peuplée de toutes. Voilà pour les détails techniques. On préfère retenir que sa mer émeraude est superbe, ses plages de sable blanc très agréables (notamment celle de Sukuji) et ses ananas délicieux.
Notre suggestion pour la journée - Au volant du véhicule de location, entreprendre un road-trip vers le nord au fil de routes panoramiques. Deux arrêts immanquables : la baie de Kabira, d'abord. Déployée à l'ouest de l'île, elle dresse un tableau spectaculaire entre végétation ébouriffante, falaises rocheuses et langues de sable. Depuis la plateforme d'observation, on assiste au ballet des bateaux chargés de curieux, la zone étant (à juste titre) hautement populaire. En filant vers le nord, on finit par atteindre la pointe septentrionale d'Ishigaki : Hirakubo. Le phare éponyme s'élève à l'extrémité. En contrebas, quelques plages. Encore, toujours ? Chacune, pourtant, montre un charme particulier.
Notre suggestion - Virée sur l'île de Taketomi. Depuis le port d'Ishigaki, des ferries s'échappent toutes les trente minutes vers cette petite île voisine. Déployée sur un peu plus de 5 km², elle était jadis un ancien récif corallien avant de muer progressivement vers sa forme actuelle. Le confetti de corail assure une retraite hors du temps. Une poignée de maisons traditionnelles aux toits de tuiles rouges (typiques de la culture Ryukyu), quelques ateliers de poterie, des déplacements à pied ou à vélo. Et, comme partout sur l'archipel, un sable immaculé associé à des flots transparents – testé et approuvé du côté de Kondoi Beach, par exemple.
Restitution de la voiture et vol pour Tokyo. Nuit à l'aéroport international d'Haneda. L'hôtel est directement relié au terminal via une galerie marchande couverte. Les chambres qu'il contient sont des espaces généreux, confortables, propres et bien équipés. Certaines ont le privilège d'ouvrir sur l'eau. Pour les autres, il suffit d'attendre le petit déjeuner. Quand le temps est particulièrement dégagé, on devine le mont Fuji au loin. Un onsen intérieur/extérieur est également à la disposition des hôtes.
Vol international retour.
