Nouvel An à Vienne Feu d’artifice sur le Ring

Pour commencer, Vienne like a friend. Il s’agit, en compagnie d’un ami viennois et francophone, de s’ajuster à la ville. De se mettre dans les pas de ses habitants, d’adopter leur point de vue et de répondre comme ils le feraient aux questions que vous vous posez. Bref, de devenir à votre tour un peu Viennois. Un rendez-vous, un échange détendu et voilà le plan d’opération tracé. Du sur-mesure instantané. Connaissance, sensibilité, écoute, votre guide en a les moyens. Et il peut vous pourvoir de tuyaux utiles pour le suite du séjour. Le succès planétaire de la psychanalyse ferait oublier que Sigmund Freud était Viennois jusqu’au bout du cigare et que l’aventure de l’inconscient a commencé au 19 de la Berggasse. Le Freud Museum a laissé les lieux à une certaine vacance, afin de marquer la rupture provoquée par le départ dramatique de 1938. La visite (avec un guide francophone privé) restitue les conditions d’émergence de l’une des idées-forces du XXe siècle. Autour du musée, le Servitenviertel est le plus français des quartiers viennois. Il a un charme particulier, une coquetterie amène et entretenue qui le distingue. Et plein de petites adresses sympathiques. Avec son élégance simple et ses tours légères, l’église des Servites parle le baroque italien avec une pointe d’accent autrichien.

Frohes neues Jahr !

Dans l’après-midi du 31, on se promène sur le Silvesterpfad, le sentier de la Saint Sylvestre, qui serpente dans le vieux Vienne. L’atmosphère a quelque chose d’un peu magique et on se laisse porter de stand en stand par le mouvement général et les milliers de loupiotes. On se délecte sur le pouce. On sent monter l’excitation qui gagne les Viennois à la tombée de la nuit et qui va culminer dans les acclamations et les valses aux douze coups de la Pummerin, la grosse cloche de la cathédrale Saint Étienne. À ce moment, vous serez au restaurant du Burgtheater, sur la Rathausplatz, d’où est tiré le feu d’artifice. Position privilégiée à plus d’un titre. Pour les boum et les fontaines, mais aussi le splendide décor de la salle à manger, la cuisine viennoise ouverte au monde du chef Christoph Schuch et une histoire qui vous met sur un pied impérial, puisque c’est par ici que François-Joseph et Élisabeth Sissi entraient au théâtre. Que voulez-vous de plus viennois ? Et de mieux adapté aux circonstances ?

Votre hôtel viennois

Il se trouve Mariahilfer Strasse, cerné par les boutiques chic, les restaurants et les bars. Le bel immeuble qu’il occupe le gardant néanmoins de toute agression sonore et de toute pression. Un quant-à-soi au bénéfice des clients. Dedans, le modernisme viennois s’est pris de passion pour Paris (au point d’importer en Autriche quelques lustres du Ritz). Un filigrane Belle Époque sur Seine parcourt tous les étages et toutes les pièces. Parquets, carrelages, cuivres, cuirs, satins et soies croisent tubes chromés, sièges modern style, motifs Jugendstil, de nombreux miroirs démultipliant les combinaisons. Ces jeux de références sont harmonieux et le confort jamais en défaut. Les chambres ne dérogent pas à l’esprit général. Elles sont claires, parfaitement aménagées, agrémentées souvent de papiers peints spectaculaires et dotées de téléviseurs smart. Le restaurant sert des moules à la crème, de la bouillabaisse ou du coq au vin, mais aussi, bien entendu, Wiener Schnitzel. Le pain est fourni par la boulangerie de l’établissement et on brasse une bière vraiment maison à partir des restes rassis. Car on ne gaspille pas : une certaine extravaganza n’interdit pas de se vouloir durable. Les produits naturels de bain et de ménage sont fournis par la fameuse pharmacie Saint Charles, fondée en 1886 ! Un sauna, un hammam et une salle de gym sont pour entretenir le tonus des voyageurs urbains.

Vienne où il fait bon vivre

Vienne est légère, mais Vienne a de la tenue. On s’en rend compte à en parcourir les quartiers. L’ordre impérial s’y rencontre encore partout et le Karl-Marx-Hof rivalise de respectabilité avec lui. Jusqu’aux serveurs des fameux cafés, qui ne vous tapent pas dans le dos quand ils condescendent à vous servir votre Debrecziner Würstel. On a sa dignité. Et les conventions se respectent. Ce qui garantit d’ailleurs la fameuse légèreté : nul autre sous-entendu que celui de la bienséance. Là-dessus, les jours peuvent pétiller. Dès le saut du lit, avec un bon café et les pâtisseries que les cuisinières tchèques ont léguées à la capitale danubienne : la légende qui fait remonter l’invention du croissant à la bataille du Kahlenberg daterait d’ailleurs de leur arrivée en ville au XIXe siècle. Ensuite, on a l’embarras du choix. Le Baiser de Gustav Klimt, au palais du Belvédère ; la Crucifixion, de Rogier van der Weyden, au Kunsthistorisches Museum ; la grande roue du Prater ; la Hundertwasserhaus ; les boutiques de la Mariahilfer Strasse ; le calèches ; un concert de Ja, Panik ; la Hofburg ; etc. Avec, inévitablement, le goûter Sachertorte au Demel. La Vienna City Card dont vous disposez vous facilite bien les choses.

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